27 novembre 2017

encres



enclaves
en cours
16 encres
sur formats 21x29,7cm
assemblées, 2017








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archives, recherches, lignes, 2009
encre industrielle sur papier industriel
21×29,7cm pour chaque
variations humaines

Soyouz, nantes











SOYOUZ
Exposition collective

Galerie Olivier Meyer, Les mots et les choses
Nantes, du 6 au 22 décembre
vernissage le lundi 4 décembre.

 
 

19 novembre 2017

Classe moyenne moins



En plein travail d'écriture,
je remue et remue encore des tas de brouillons, 
retrouve celui là, qui a peut être déjà été publié ici,
ou sous forme de fragments, ailleurs, autrement.




Foyer, fanzone, nasse, bureau etc etc. Après deux verres je me permet de tout recoller. Après deux verres j'ai oublié la censure que je m'inflige. Après deux verres je n'en n'ai plus rien à foutre. Au centre, la séparation. Au centre, du monde. Tout autour, des émeutes, pour rentrer ou pour sortir, pour partir de là.

Il fallait occuper le temps, couper l'herbe avec les mains, regarder les voitures passer, poser des clous sur les routes, pour voir les choses s'arrêter, faire des puits. On se donnait rendez vous à la butte ou sur le terrain. Je voulais faire parti du groupe AD. Mais je suis né à la fin.

On faisait des tours, nous parlions, nous mettions le feu. Pas d'écume, pas de digue, où la route, le rond point, des caillasses. Pas de lyre. Des objets, qu'on reçoit, des jeux qui occupent. Il se passait souvent quelque chose. Quelque chose était incertain comme le quotidien de tous.

Une bagarre, un accident, une fête, un anniversaire ou un incendie. Il y avait plus d'enfant que d'adultes dans le quartier. Notre quartier de coin, quartier de rue, de ville, quartier de cité, notre quartier de monde. Nous étions tous locataires, loyers modérés. Le feu ne prenait pas tout le temps.

Il fallait courir sur le chemin de l'école. Commencer par ne pas vouloir y aller. Il fallait se planquer, ou courir. Les objets circulent, les couteaux, les briquets, les mortiers. Nous fêtions par ennui le quatorze juillet presque tous les jours de l'année. Nous n'avions pas de lieu. Le présent et le passé se confondent.

Nos excès d'ennui semblent régulés ; nous nous battons entre nous. La modération des loyers devrait modérer nos colères et nos révoltes. Un quartier est un morceau, une part, la part maudite. Certains vont de part en part, sans lieu, mutés toujours mutants, inappropriés au monde de l'abondance ou simplement déplacés, d'autres habitent le quartier depuis une, deux, parfois trois générations.

À l'école, nous regardons les cloportes dans les boites avec de la terre. Les cloportes se cachent, rutilants. À la maison je dessine un cheval de Troie. Je contourne le bois, planches, une à une, naissance de la mythologie. On se réfugie, sous un arbre, dans un arbre, un coin, une rue, un garage, une forêt, une feuille de papier.

Longer les sillons tracés dans la terre, pour y trouver des morceaux d'amphore ou de tuile, à la recherche d'un passé, d'une histoire, longer les routes, aller chercher les œufs, longer les murs, s'éviter.

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9 novembre 2017

Tendresse et passion



Pendant quelques années
j'ai réalisé des affiches pour Tendresse et Passion,
une association basée à Rennes dirigée par Alexis Dulac.
 Il s'agit ici des concerts organisés au Terminus.
 Je compte plus d'une centaine d'affiches.

Je publie,
pour souvenir,
une sélection d'affiches.
( ici, deux n'étaient pas faites pour T&P )













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5 novembre 2017

Tout champs autour



Texte matériaux , brouillon possible pour Le passe-montagne
non corrigé mais retrouvé. écrit en février 2017
- chant langue autre ou enjambée, scènes, tableau.


 

Ici chacun se terre, à chaque porte, son enclos de tête, butter le temps, ou s'étrangler, devenir muet, ballant, rejoindre le ban ralentir, dépouiller, écrire sous la lumière jaune de l'incandescence atomique, des pulsions électriques, scander encore.

Tout champs autour, au loin des tires des mortiers, des flammes, pendent aux branches des corps des écrans, des nuées, de sourds, soufflent à cuire ouverts, des cuivres des tom et des trous percent des dents danse la cohue.

L'herbe tranche, tendons et nerfs, flottent, de la chaire, des choses en rang, creusent et rongent, les sens et les phrases, passent, comme le temps, détruit, sur ce tas naufragé des valises des années épuisées à traîner en noyant toute sorte de semblables.

Image et mirage se confondent, projectiles balistiques et breloques de rouille, de terre, de scotch et d'épaves, nos soupirs trahis dans des bouches, des phalanges arrachées, des collines duty free, des images.

Besogne ajustée, bas de rue gis dans l'ombre, tire jarret éventré ; la fontaine coule en sang, des pierres tombent du toit, une chute très précise, sous une pluie d'eux, de grises particules, affolent chalands dépouillés de leurs friches, leurs tissus tâchés d'huile et de sang, ses visages boursouflés, violés et avinés, explosent de panique, sans mémoire, les bras en l'air, sourcils levés, sous leurs pieds du goudron et de la fange mêlée, une fumé verte s'échappe des murs, on annonce des tunnels bouchés, des cheminées tordues aux briques rompues.

Têtes cherchent l'air ou le peu de commun restant, ce qui était qui fume, souvenir ce qui reste les yeux, tournent, comme les jeux rien n'est fait, c'est en train en arrêt, une scène des tondus, tous au centre et sans lieu.

Des klaxons et des lames des hachures ceinturons, saturne tombe, une bête à deux pattes, eux retournent la terre, avec les ongles, rongent les poux, crachent le verre, tous en sourires de l'ange, des cuivres, eux, sifflent des corps qui grincent, dans des esprits grisés.

Et si la langue chante, c'est pour hurler, pour briser trinquer, des bols d’éther des images froissées à la queue aux menottes dans l'hiver au sous-sol, des milliers de pas sur des organes à plat, le bitume foulé c'est la chute d'une pile, eux, du troisième étage, eux, du crâne, eux, du ciel, planché rongé par des rats affamés, animaux de fil et d'acier, tous programmés.

La vieille pousse une roue, le bout d'un bâton, non loin d'une flaque, aux odeurs d'égouts, c'est la ville agencée, tous, hors de contrôle, cage enfumées, les pieds comme des loches, qui traînent des traces des lignes de bave, des rivières de jus.

Il avale la glu pour coller la parole, il enfonce sa pièce bien au fond de la plaie, pour remplir le temps s'éviter, ceux des autres des centaines de têtes, toutes masquées d'une même impression, du visage commun, de la folie des hommes, de leur joie carnassière, de ses rêves de viande et de culs étalés, dans de grosses télé, eux privés de vue, détachés du globe, avalés en bas.

Des mains celles qui pendent, au bout de bras frêles, fixés sur des sacs, débordants de graisse et d'écume les écrans ceux qui montrent, beauté dans la forme, des gâteaux dans les bouches et des mèches brillantes, des maigres regardent affamés, un repas la semaine ou des buffets de restes, le moisi rependu : démocratise le luxe, des miettes et des os pour nous repaître.

Rejet impossible, nous sommes comme eux, de fiers impatients.

Le boiteux ramasse une crotte, la monte à sa bouche, l'étale bien autour, pour ne pas gâcher, recycler les cris et les morts la détresse en réseau, trente millions d'amis compressés, dans des murs où le souffle de l'un c'est l'oxygène de l'autre, des cadavres s'entassent et dansent en silence.

Des casques sur des plateaux d'argent, le vent soulève des jupes, mannequins poupées du plastique, recouvre les murs des cités, des grosses voitures à dix moteurs épuisent, des routes des circuits, des cercles des boucles sans fin et sans but ici tourne, tout autour tourne, en rond on s'amuse.

La haine rendu légitime divise les fous, chacun d'entre eux, ne souhaite qu'une chose: et la guerre et le sang, comme un manque de chaire, et si l'homme s'ennuie il peut toujours tuer, jouir, manger ses orbites, déterrer les reste du chien empaillé, jurer sur l'image ou bien d'or se couvrir.

La cape est pratique, elle camoufle les puces, les bonnes âmes décuvent comme les curés découchent, derrière un sourire trois cent dents de requin, la liberté des ailes, mais celle des vautours.

Trois enfants oublient, c'est une partie de carte, rebelote encore chaque matin, et les bombes chaque instant.

 
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Toujours ces milliers de sourds, sans expérience, de bonne foie sans mémoire reproduisent des tableaux des charpies des lambeaux, serviront sans doute de torche, projectiles subtiles, contre les bleus, des ombres courent, de toutes parts ici, partout des fumées lourdes.

Nous courbent, mouvement de foule, partout tire et s'affole, le parvis dessolé, tous cherchent le sable, faire masse pesante, éclater la nasse, briser le sol, de nos forces effondrer les cloisons, pendant que d'autres creuses, cherchent les mers, quand tout tombe des stèles, de petits totems montés de leurs doigts, le prénom de Théo, dessiné sur le bois.

Notre langage de feu, longe les artères sinueuses des boulevards, portes étendards trébuchent, vers nuit sans repère, au quartier des bourses les chants de Sibylle se confondent, au bruit des pas sur l'acier, piétiné des braises, humides dispersent, fumée ralentie le sommeil, gagne les corps, s'entassent aux pignons.

Sur des piquets pointés, les heures perdues, marchandises usées, mains sèches rachitiques, semblables à des bêtes sans origines, animaux croisés mi reptiles mi rongeurs, se nourrissent de suif, poussière grasse et glissante recouvre la terre recommence.

Au bout d'autres appels, d'autres feux se rependent, salpêtre épiderme, l'obscurité s'étend aux cordes de crin, se frottent sur de longues lanières de rouille, d'une fenêtre à l'autre, on se dévisage, le regard s'ouvre, puis se referme.

Des yeux désœuvrés, patientent et contemplent, la manière dont tombent, tournent autour, tombe sans nom, traînent avec peine, des poutres miteuses, celles de leurs pères, rejetons sans avenir, parlent au présent, débutants sans fin.



[...]

1 novembre 2017

encres (09/2017)


 



suite d'une vingtaine d'encres
sur papier 45x55cm
ici, sélection de 13 
septembre 2017

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Nous évoquions un peu avant, la non-évidence de tout.
L'anonymat serait noir radical.
Le baroque des temps que nous traversons serait insurrectionnel.
Ce moment serait sans scénario.
Mouvement où l'improvisation serait de nous perdre,
dans un non lieu opaque devenue musicale. 

 [...]
 
Alors j'affirme que depuis la naissance est tombé sur moi 
un bien étrange maléfice, celui de ne pouvoir être d'aucun temps. 
De loger en nomade dans les interstices d'une époque, 
explorant ses creux les plus enfouis, jusqu'à vertiges et nausées s'il faut. 
 
Passe-montagne, pour un art des distances
en cours, 2017


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