30 décembre 2014

Sans noms



Notre présent est sans nom



Sans noms sans titre
dessin, pinceau, plume, 
encre noire sur papier 250g
50x65cm, 2014



16 décembre 2014

édition




Livre disponible!
décembre 2014

Stephane Chavaz
 j'en voudrais terriblement à la vie 
de ne pas passer plein pot par moi
86 pages, papier 120g,
 tirage limité à 50ex numérotés, 5 euros

(vous pouvez commander le livre en me contactant)
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livre à compte d'auteur
édité par PLI 











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contact :
justin.delareux(at)gmail.com





11 décembre 2014

hors pages


 

(en cours) Béton gravé

Alexis Judic a réalisé la matrice
Ma main et un tournevis on fait la phrase




29 novembre 2014

Revue PLI numéro 3







Le numéro 3 de la revue PLI 
parution décembre 2014 /janvier 2015

premier tirage limité à 50 exemplaires numérotés
pas par snobisme mais pour des raisons matérielles

Les couvertures serons faites au marteau
voici le sommaire :






à très bientôt



24 novembre 2014











-C'est un lundi. le ciel est blanc. l'air est gris. le reste à disparu. nous sommes au mans.  je vais     reprendre la marche et voir. comme le monde a changé. depuis deux ans.



9 novembre 2014

La parenthèse de notre époque

La parenthèse qu'est notre temps

-Quelques textes écrits ces derniers mois : des notes, d'autres sont clos, certains ont été publiés, élagués, sur le site Armée Noire, d'autres n'ont jamais été publiés. Tout ne se vaux pas. J’envoie cela comme un jeté franc, pavé de 16.

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Extraits.

Ou et On / Nous, en somme.

Nous ne sommes pas grand chose, nous sommes tout petit, nous ne sommes pas sûr, on nous dit que nous choisissons, nous sommes autour d'une table, nous buvons ensemble, nous nous côtoyons, nous nous regardons, on ne nous regarde pas, nous nous moquons parfois, nous ne sommes pas méchant, nous nous serrons la main, nous nous croisons, nous occupons le temps, nous nous dissimulons, nous cachons notre tristesse, nous préparons des petits plats, nous sommes animés, nous combattons pour la vie, on ne nous entend pas, nous persévérons, nous cherchons, nous nous endormons tête-bêche, nous sommes en chien de fusil, nous sommes attentifs, nous sommes maladroits, nous sommes en route, nous ne sommes pas un arbre, nous disparaissons, nous nous tassons, nous prenons de l'embonpoint, nous sourions malgré tout, nous nous souvenons, nous franchissons le pas, nous avançons, nous nous évitons, nous avons le cœur sur la main, on ne nous laisse pas la place, nous sommes reposé, nous avons les yeux ouverts, nous trinquons, nous nous appuyons, nous décrochons, nous sommes silencieux, nous sommes dans le son, nous sommes sur le mur, nous sommes pieds nu, nous sommes porté disparu, nous arrosons, nous sommes à la rue, nous sommes en nombre, nous nous activons, nous tournons, nous avons le temps, on nous dépêche, nous avons le ventre serré, nous baillons, nous sommes à la pompe, nous ouvrons la porte, nous ne sommes pas le monde, nous sommes traversé, nous ne sommes pas pour, nous ne sommes ni plus ni moins, nous bougeons la tête, nous écrivons en dehors des pages, nous sommes patients, nous doutons, nous sommes entiers, nous sommes à l'ombre, nous sommes pieds joints, nous sommes proches, nous sommes dans le bruit, nous regardons vers le bas, nous sommes sur le bord, nous sommes seuls, nous sommes dans la nuit, nous retenons notre souffle, nous collectionnons, nous sommes en pente, nous sommes sur le côté, nous tournons de l’œil, nous nous souvenons, nous nous serrons la main, nous nous passons le mot, nous nous déployons, nous sommes lâché, nous sommes partie, nous ne sommes pas prévisibles, nous sommes saoul, nous sommes assis, nous sommes à l'écoute, nous discutons, nous traçons des lignes, nous sommes à temps, nous sommes au complet, nous sommes sur la route, nous décrottons, nous sommes lessivé, nous tournons, nous sommes désolé, nous nous approchons, on nous supprime, nous sommes retiré, nous ne sommes pas des cubes, nous nous inventons, nous sommes en vie, nous respirons, nous sommes aspiré, nous ne sommes pas certains, nous ne sommes pas aboutissants, nous sommes la nuit, nous fumons, nous sommes soufflé, nous sommes abrupte, nous tombons, nous cueillons, nous recevons, nous sommes dans l'attente, nous sommes appétissant, nous apprenons, nous nous disputons, nous nous soulevons, nous sommes étonné, nous espaçons, nous entamons, nous nous suivons, nous sommes tout à chacun, nous reniflons, nous sommes aspergés, nous coulons, nous nous agrippons, nous ne sommes pas d'avantage, on nous retient, nous nous échappons, nous ne sommes pas des socles, nous ne sommes pas des penderies, nous sommes pendant, nous mordillons, nous nous susurrons, nous ne sommes pas une récompense, nous nous convoitons, nous tremblons, on nous enregistre, nous sommes inquiet, nous sommes perchés, nous construisons, nous nous écrivons, on nous ordonne, nous ne devons rien, nous foulons, nous sommes au bout, nous somme de retour, nous nous faufilons, on nous agace, nous sommes gris, nous nous rions, nous sommes éveillé, nous nous changeons, nous sommes en sueur, nous pensons, on nous chasse, nous sommes ceci étant, nous convergeons, nous ne sommes pas enjoué, nous ne sommes pas avenants, nous sommes à venir, nous ne sommes pas dans l'ordre, nous circulons, nous sommes dépourvu, nous sommes là, on nous indexe, nous ralentissons, nous sombrons, nous ne sommes plus, nous sommes entre, nous nous endormons, nous somme à l’écart, nous ne sommes pas dedans, nous nous traînons, on nous dispose, nous sabotons, nous ne sommes pas en service, nous sommes en retrait, nous nous retirons, nous sommes au hasard, nous nous réfléchissons, nous sommes en paix, nous sommes fatigué, nous nous déposons, nous flirtons, on nous assiège, nous sommes dans l'eau, nous chuchotons, nous grimaçons, nous sommes sans suite, nous nous assommons, nous nous remplissons, nous pataugeons, nous ne sommes pas grave, nous embaumons, nous nous frottons, nous nous poursuivons, nous poursuivons, nous pouvons faire la suite, nous ne sommes pas au bout, ne ne sommes pas encore, nous n'y sommes pas, nous sommes en soi, nous ne sommes pas fini, nous reprenons, nous nous ajournons, nous sommes à bras le corps, nous sommes bouché, nous sommes pleins, nous nous embourbons, nous sommes de loin, nous sommes diffus, nous sommes difformes, on nous donne froid, nous éteignons, nous nous répétons, nous gelons, nous avons la langue en mal, nous sommes étreint, nous ne sommes pas refrain, nous sommes refait, nous envolons, nous jouons, nous nous plions, nous sommes à la soupe, nous partons, nous sommes effrayants, nous trébuchons, on nous tire, nous chantons, nous répétons , on se répète, nous y revenons, nous sommes allongés, nous sommes éclairé, nous asseyons, on nous essaye, nous ne sommes pas une tuile, nous sommes en tôle, nous astreignons, nous promenons, nous attendons, nous fleurissons, on nous attend, nous sommes raide, nous poussière, nous ne sommes pas en cendre, nous fumons, on nous constate, nous conjurons, nous sommes à croupie, nous levons les bras, nous sommes face caméra, on nous frappe, nous nous frappons, nous sommes en friche, nous attentons, nous sommes fermés, nous sommes extraits, nous ne sommes pas à genoux, nous filons, nous brodons, nous lançons, nous nous frottons, nous sommes humide, on nous assèche, on nous trempe, on nous noie, nous sommes nue, nous nions, nous nommons, nous tombons, nous douillons, nous tirons la langue, nous étirons, on nous trouve, nous trouons, nous montons, nous sommes débris, nous rugissons, nous nous affaissons, nous développons, nous avons faim, nous sommes brûlé, nous patientons, nous sommes pédants, nous sourions, nous sommes endormis, nous sommes perdu, nous dormons côte-côte, nous plissons, nous sommes lourds, nous gonflons, nous sommes gonflé, on nous engueule, nous sommes déconcerté, nous sommes de concert, nous sommes des cons, nous concédons, nous concevons,  (en cours)



On sourit

On sourit d'habitude, sans fond, vraiment comme pour planquer en soi pour se camoufler derrière, ne rien dire dedans, on s'en rend compte après, que tout ne sourit pas, que plus après s'approprie d'habitudes, de tares la langue va, mais on ne sait pas quoi dire, du moins pas que ça, ne voulait pas dire ça, voulait dire autrement, aurait préféré dire l'autre, dire indirectement, que ce n'était pas ça, on ne voulait pas rire. On était à bras le corps. On se disait qu'on aurait voulu autre chose, qu'on aurait pas le temps, que ça reste un argument, qui se noie se noie dans le présent, passe son temps à revoir recevoir ce qui n'a pas été le temps durant, on s'imagine, on s'invente à l'antérieur, s'éventre pour ne pas avoir été fouillé, revenir dessus revenir dedans reprendre les mots et se les dires ratés, qu'on avait pas le bon, que le mot manque, qu'on à que ça et le geste mutin s'en dépassant, le geste cassé qui suit le travers du mot manquant, la maladresse de la voix. On attendait rien. On se dit que ce n'était pas ça. Qu'il pourrait ne pas y avoir de conte à rendre, que l'histoire est passée, c'est table rase maintenant, mais ça, même ça, ne suffit pas, le tout-mis-de-côté revient d'un trait, ni une ni deux de l'habitude, du masque qui nous cache de lire le présent, de voir à présent, comme un retour de moyen, quelque chose de vraiment moyen, avec le temps insatisfait et pire, nous y voilà, le mot révolu.

Le mot lourd le mot lent
feignant malaise séchant
bon an mal an peu sur
surtout épais le mot
bloque le mot frein buttant
dedans peinant porté
en sorti le mot manque
sans souffle mot pousse
mot nan l'écart le grand
retenu le mot nu
de le sortir en vain
séparé des silences
et la suite est sans fin



AJOURNER

Je dois me taire, je veux me taire, ne plus planquer mon taire derrière ce sourire débile qui ne traduit que la gêne, ou pire encore me trahie, le contentement, car jamais contentant, tout contenu, tout taisant, c'est ça qui reste, il ne reste que ça quand on creuse. Il faudrait s'en rapprocher le plus possible. Tenter d'atteindre la chose qui nous échappe. Mais on ne sait pas la chose qui échappe. C'est jamais ça.
-Oui la fin du langage oui le langage en moins, oui la langue fuite, oui, chaque tentative d'expression est dure et sans compromis, chaque tentative d'expression essaye d'en finir avec l'expression

Chaque jour se poursuit chaque jour revient chaque jour se condamne chaque jour se maintiens chaque jour se répète. Matin après matin c'est le même sommeil le même impossible. Midi après midi c'est la même suite la même faim le même vide. On cherche chaque jour la chose qui vient, on cherche chaque jour à réchauffer sa petite boulette de viande morte. Mais ce n'est pas bon. On se laisse surprendre par le goût du temps, amer, gluant. Chaque jour on se dit demain. Chaque jour on essaye de voir un peu plus loin. On y est pour rien, c'est de notre faute, c'est notre faute, c'est nous la faute. Le raccourcie est fait. Une condition d'homme à rebours qui voudrait inventer chaque jour des passions nouvelles, qui chaque jour voudrait en finir avec les mauvais jours qui recommencent. La société menaçante insiste chaque soir et répète l'habituel et gentil tu as fait quoi aujourd'hui. Aujourd'hui je t'ai attendu, aujourd’hui je suis mort et je t'ai attendu. Aujourd'hui j'ai espéré demain, aujourd'hui je n'ai pas mangé, aujourd'hui j'ai perdu ma langue, j'ai oublié de vivre. Chaque jour on repousse au jour qui vient un éventuel peut-être, avec conviction. Le quotidiens cherche sa petite boulette de viande à réchauffer, un truc à mettre sous la dent qui se démet. Chaque jour m'abandonne et je cherche à m'en détacher. Mais chaque jour me colle à la peau comme le quotidiens qui vient. 
  
UN CORPS ELECTRIQUE 
Je suis un corps électrique, adaptateur des cents saisons, receveur émetteur passeur disjoncteur je suis un corps conducteur. Avant chaque pluie dans mon corps la tentions s'accélère puis diminue les battements s’adoucissent mes nerfs se détendent. Nous sommes des corps conducteurs. Avant chaque orage ce corps qui est le notre fait pression, reçoit l'éclatement contient puis se disperse tout autour abandonne sa charge son poids au monde, sa pression d'être. Les corps conducteurs ne devraient écouter que le bruit du temps. Pas celui des horloges pas celui des machines le corps cosmique-porteur devrait se mettre à jour se mettre à nu se démettre de tout ce qui le tiens dans un environnement neutre, tout ce qui fait de lui un corps neutre, paisiblement mort. Nous ne sommes pas neutre. Le corps électrique est alimenté, cette pile de corps est génératrice. Nous recevons les signaux puissants et détracteurs de l'univers, signaux contenu dans l'air dans le vent émis par le sol les contours artificiels environnants, notre résistance raisonnée stabilise au possible cette charge reçue. Nous accueillons l'air et le temps nous contenons les siècles et les continents nous recevons l'énergie des mouvements. Notre corps stellaire électrique est conducteur, il est aussi indicateur en dedans, nous sommes des baromètres, des mesures, nous sommes assis ou debout, nous sommes en marche, nous sommes les mendiants de flux, nous recevons. Nous sommes le lieu des cycles et des tourments, nous contenons la rotation, nous sommes un centre dans un autre, nous sommes à la fois concentriques et excentriques, à la manière des aimants, face repoussante fasse attirante, nous sommes des corps incertains, tournants. L'orage rajeunit les fleurs et fait parfois pencher les hommes. Une pression atmosphérique trop grande pourrait me faire éclater, littéralement, ou dans la forme de l'auto-combustion, me rendre poudre, vapeur. Aussi au dessus de ce corps un court circuit plane l'idée d'une aberration électrique, ne pouvant plus recevoir, ne faisant qu ’émettre, jusqu'à dispersion total, éclatement. Ici nous franchissons le seuil physique et formelle de la gravité. Corps électrique à pulsation seconde, nous aspirons.
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Sur un bout de quai de bitume de goudron chaud chacun cherche son temps perdu entre deux plombes chacun y trouve son compte son sac de clous roulette de quai traîner ses siècles d'attentes de quoi poursuivre son ôte et l'invité que l'on est dans l'espace réduit qui est le notre. La route semble un tapis roulant les passants passent stagnent stables, les sons disparaissent, c'est le vent qui pousse la marche où de l’œil rien ne s'éloigne, c'est le vent qui fait signe d'un mouvement quand tout coule autour contemple le pendant d'un geste, sa fin semblable aux commencements. Reste le froid entrant, traversant, serré dedans. Au dessus comme au sol tout siffle, de l'avion raz la tête comme le crissement des rails lourdées de câbles tirés de freins, la mécanique d'un monde dérisoire que personne n’atteins. Dans l'attente, le retard, chacun sa table son rond de patience ou sa pulsion de mort à oublier, seuls, dos face aux routes à la tournure sans fin des moteurs pressé. L'eau sur l'encre tombe et dilate les lettres. Ma cendre se consume et je regarde les hommes passer, tous en chemin, tous de ce siècle, et moi, piètre individu perdu parmi les miens, je ne suis pas d'ici.

Rue Malherbe (lentement)
Je suis à la fenêtre. Mes mains sont engourdies. Je regarde l'encre sur le papier. Épaisse, humide, se déposer. Je suis à la fenêtre. Le temps passe mais je le retiens. Je respire le vent frais. Je me rince avec le vent. J’entends le bruit des pas. Je reçois l'arbre devant moi. Il y a encore de l'eau sur les feuilles de l'arbre. Je peux le voir de prêt. Il y a une cours paisible en contrebas. J'entends le chant d'une voix, transportée par le frôlement du vent sur le frottement des feuilles. Ma main est engourdie mes doigts sont lourds et épais, j'entends toujours ce chant au loin. Un chant baroque qui se frotte à l'insurrection quotidienne de l'arbre. Le temps se couvre de patience. La cours en contrebas est calme, je n'y habite pas. Ce texte peut être lu comme un ralentissement. J'écris sur le bois. Certaines choses très légère tombent mais ne s'écrasent pas. Le vent me rince, je voudrais être sur le bord. Toujours ce chant au loin, désolé, opérant. Il y a de la réverbération dans le croassement des corbeaux, chacun y trouve quelque chose, comme le bruit des freins. Je suis à la fenêtre et le ciel dévoile ses ombres. Il me faudrait rejoindre l’extrémité des terres. Là où la route s'arrête il me faudrait retrouver la houle et le vent. Il n'y a pas d'attente, entre deux temps morts, dans le silence le mot est retrouvé. D'un coups le papier devient blanc, réceptacle de lumière , éblouissant, les signes noirs sur le papier disparaissent, ou tranchent. Parler pour le vent, dans le vent, ce qu'il reste à faire. Rejoindre les bords. Retrouver l'équilibre dans sa perte. Je respire. Le texte évoque la profondeur de l'arbre, son opacité passante, sa lumière intérieure, couvrante. Nous contenons la rotation des terres, nous sommes contenu par le mouvement. Reculé du monde, tout est clair et paisible, là où le langage choie. Je respire. Les sirènes viennent rompre le silence. Nous rejoignons le vent.

-En attendant


Il provoque le ralentissement. Chaque âge n'est pas le bon. Sur le bord de la route il cherche sa jambe. Le toit de la maison laisse passer l'eau. Elle lui a serré la main jusqu'au bout. Dans son regard un parfum de fange. Cet escalier n'en est pas un. Il écoute le bruit du brouillard environnant. La table est molle la chaise est molle le reste prend feu. À chaque pluie la même attente. Dans sa petite boite il compte le vide à temps partiel. C'est la saison, on solde la joie et l'amour, tout doit disparaître. Il n'a pas de moitié. Comme demain le jour se lève. J'ai déjà lu la mutilation sacrificielle. La cheville penche et la mâchoire tombe. Aucune étude n'est vérifiable était écrit dans le creux de sa main. Pleine du vide à craquer. Elle se penche vers ce qui se dresse et l'engloutie. Jusqu'aux tremblements la nuit passe et retiens les fièvres. Ses lèvres étaient impatientes, tout débordait. En sifflant il faisait remuer la terre. Son entrejambe était palpable. Les deux se rapprochaient des yeux, se suivaient de la main, se frôlaient par l'envie, désireux d'y passer pour de bon. Il a brûlé son école, frappé le conducteur, jeté le contrôleur sur les rails. Ils provoquèrent le ralentissement. Toutes les pages étaient rayées. Dans le champs les tranchés recevaient les écoulements d'huile. Reprenez de l'entrée. Ça va finir par être chaud. Ni fête ni affaires. Tous se complaisaient dans un grotesque sordide. Il cherchait un langage. L'un dans l'autre, il se son retrouvés. La fatigue à gagné. Karle Marx était auteur de roman rose. Ouvres la porte! Le feu avait éteins toute l'eau contenue dans ses veines. Corde raide était son jeu favoris. Ils ont fait l'amour dans le cas ou le plafond viendrait à s'écrouler une dernière fois. Elle s'appelait destination finale. La portière était plate, ni vitre ni pneus. La chaudière aspirait chacun des habitants. Dans sa main tenait le poing, la suite. La carotide est nouée pour tenir l’anse qui fournit l'hélice en tôle. Il était fait de doute mais ne pouvait en être sûr. Elle pratique le sport des paupières. À genoux, puis se penche, puis se rapproche, puis enfin. Chaque rencontre est un déchirement possible. Ils ont mangé le sapin depuis la cime et rien ne reste qu'une pomme. Elle a tout avalé. Ils s'y collent. Dans la tourbe on recherche l'oubli. Il répète qu'il ne parle pas qu'il n'est pas d'ici.

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Ce sont des cadavres en costumes qui se suivent, se serrent, se fuient.
Derrière leur masque de peau tous semblables et vaniteux.
Pour certains la couronne et le trône pour d'autres la friche et la tôle, à tous une même fin.
Ils se prennent la main comme pour retenir le temps, animés du même larcin.
Mon habit et tout l'or que je mérite, mes bottes foulent tous les morts dont j'hérite.
Ils ont la chance et le devoir tous assignés à résidence dans l'apparat de leurs trouille,
le travail c'est un tas d'os qu'il faut nourrir et l'oubli du sort qu'il faut faire tenir.
Des crânes dépourvus de chair lourd d'armes en main hurlent au progrès,
conquérants seulement d'un sordide destin, vaillants et droits,
bons à servir les rats, à rassasier les vers.
Riches et pauvres se confondent et tiennent le même rôle ; de bons engrais pour la terre,
c'est la mort à temps plein !
Ces mêmes osselets se flattent et se reconnaissent,
de frêles charpentes en vérité, sous ces amas de graisses rances,
comme le parfum dissimule le purin.
Par dessus chaque tête plane la menace amusé d'une retraite anticipée.
Ce sont des cadavres en costume qui se suivent, se serrent, se fuient. 

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Ceux là ont faim, mangeraient n'importe quoi, peut importe la manière.
Ceux là toujours, se justifient de leurs lois, improvisées de la veille.
Amassent, amassent, amassent.
Ceux là sont là, contagion de la mort, les laquais de la fange
Ceux là n'ont ni âme ni cœur , ni ne pensent ni n'aiment,
Animés par l'ordre, l'application droite.
Ceux là n'ont qu'un seul but, celui d'écraser pour mieux mâcher.
Ceux là portent le costume, leurs vie est un prêt.
Ceux là justifient par leurs peur, le métier qui est le leurs.
Ceux là n'ont rien que le pouvoir de mastiquer l'autre,
Amasser, amasse, amassant.
Ceux là savent aussi se donner le coups, entre eux,
Pourvu qu'il n'y ai qu'eux, dépourvu de tout.



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Je ne brille pas. Je suis non brillant. Je ne luis pas non plus. Je fuit plus que ne luis. Je brûle aussi. Je ne suis pas dans l'eau mais l'eau est en moi et je me vide. Je ne brille pas. Je ne suis pas en masse. Peut être par ou traversé par. Je ne suis pas reluisant. Ni ne suis coloré. Je suis fade. Je suis multiple. Originellement quelconque. Je ne rayonne pas. Je ne passe pas à la caisse. Je pourrais dire que je suis une caisse d'espace. Une sorte de colis suspect. Je ne suis pas nouveau. D'ailleurs, je suis déjà né. On dit que c'est déjà ça. Je ne suis pas glorieux, ni de, ni dans. Je ne suis pas non plus de l'heure ni de ce temps. Je brûle en revanche. Je suis en réparation. Je ne brille pas. Je ne convient pas. Contrairement à ce que l'on pense, je ne suis pas négatif. Je ne suis pas jetable. Je suis peu comme tout. Je suis plat. Je suis au sol. Je pousse je casse j’effrite.
On pourrait dire que je suis un semi-automatique. Tout tourne, et qui le sait.
Je n'ai pas de projet. Je ne suis pas attendu. 

L'écran du lac le mans donne cette lumière bleu et jaune par laquelle je vous écrit. Je cherche encore à ce jour un langage, gage, perte, répétition du moment de la destruction de la cage, puis cage à nouveau. Le lac le mans se compose de routes et d'illusions. Le bruit est celui du placard vite, ou presque plein mais dépéri, celui du transformateur à refroidissement. Aussi, la rotation des moteurs remplace celle des oiseaux, tout chant confondu, quatre voix sur rails et sur roues. Roule puis ralenti puis s'arrête et puis merde. Peu de marchandises passent ici, ce n'est pas le port d'Anvers et ses géométries variables, ses reflets dans l'abstraction liquide de la mer du nord, aller et venants, ne devenant plus que des points quand la neige noir tombe, chaque soir. Ici pas de barque mais des ancres récalcitrantes qui trouvent leurs chute au ralenti, dans une vase aspirante, une pâte qui retiens l'eau de tout courants, et qui le sait. Le lac le mans est semblable à une flaque moyenne agité par un dispositif visant l'expansion conventionnelle à la manière des flaques de grandes tailles. ( Flaque sèche avec un revêtement style eau. ) Ici peu de mouettes ou alors égarées. Quelques canards violents. Une horde de pigeons, malades, boiteux, déplumés, gonflés de graisse ou de liquide. La faune est méticuleusement chassée. Sur les parois des édifices médiévaux, petite bouée du lac le mans, on a trouvé bon de projeter des imageries naïves et colorées destinées à rassurer le visiteur sur le déroulement logique de sa condition d'homme asservit depuis des siècles. L'histoire le montre. C'est sympa. Au fond du lac le mans gisent des milliers de chaussures, la marque de ceux qui y ont perdu pied.

Il me reste un peu d'essence et d'huile. De quoi écrire un mot. Quelque chose de court. Je n'ai plus la place et je n'ai pas le temps. Ce sera quelque chose de concis. Pas comme « vous avez la chance de mourir en paix » ou « vous êtes en guerre et nous sommes au milieu ». Nous sommes au milieu car nous sommes antécédents. Un peu perdu au milieu de tout ça. Il me reste de quoi écrire. Un mot court. Succin. Pas de quoi tout refaire. Quoique. On passe son temps à nous rassurer, à nous angoisser puis à nous rassurer. Quelque chose de rapide. Il me reste ça. Juste de quoi dire. Mais ce sera bref. Car on m'a tout pris. Je n'ai plus qu'une fraction. Ça va se jouer rapidement. Il faut bien choisir. Il reste à faire la chose d'un coups. Net et précis. Taillé sec. Comme un Tac. Le Tac du temps qui s'annule. Quand on compte ce qu'il reste. Trouver c'est un bien grand mot un mot trop grand pour aujourd'hui. Essayer c'est déjà ça. De trouver. Reculé même de la patience, abolie. De trouver ce que l'on nomme aujourd'hui. Quand les dates sont à rebours. Il m'en reste un peu. C'est ce qu'il reste. Ce que le livre raconte c'est que l'eau tremble par l'intérieur et que le visage est froid. Le silence est noir. C'est aussi ce qui revient. Comme sa voix et ce qu'elle porte. L'émeute populaire et quelques éléments de poésie fondamentale. Avec ce qu'il reste. C'est souvent le même tableau, tôt le matin, tard dans la nuit. Des troupes envahissantes, d'uniformes sortis de camions, largués là de bottes et d'armes, piétinant ce qu'il reste de vie. Bref, ciblé. Quelque peu.
 
-Jusqu'au moment où j'étais devenu tout chaud tout autour comme dedans. On appel ça une bouffée de chaleur, mais là. J'ai ressenti le froid presque un froid lointain et calme. Il y avait de la musique dans le salon à côté, j'entendais cette musique comme la dernière, elle m'accompagnait vers la tranquillité insupportable de cette étrange chaleur qui emportait tout de mon être. J'avais le sentiment d'être accompagné vers la fin. Ce qu'il restait de moi c'était l'attente, un truc en latence, je contemplait l'intérieur en chute, incapable, habillé d'un sourire sans origine. 

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Le grand retour de la poésie !
On va tout niquer. Sérieusement. Dans ce putain de pays du devoir de préjuger. La retenue mon cul. On va tout niquer. Depuis combien de temps on nous tapine. Je suis en grève de la paix. S'en est fini pour ta tranquillité publique connard. On va te défoncer. Tout ce que j'écris c'est mon gri-gri. On va bien choisir. Contente toi d'attendre. Pays des droits mon cul vieille salope. La dèche pays de l’enculage. On en a fait de bon patients de cette petite classe semi-moyenne. Avec les gros moyens on a fait ça. Démanteler toute la liberté des hommes. Répartir les richesses à personne. C'est la poésie ça mon gros. Mon gros rougeaud de ministre en vacances. Je donnes ton nom vieil ami de con, vous pouvez toujours fêter vos années de concubinage, dis au moustachu que vous partagerez la même sellette à corde et qu'il a intérêt à maigrir un peu. Ça marche aussi pour ceux qui suivent. Tu nous a pris pour nos ancêtres ou quoi. Les mêmes que t'as fait tirailler. Les mêmes que t'as fait buter par les Versaillais. Les mêmes qui restent quelque uns derrières les Pyrénées. Les mêmes que t'as courbé et que t'as salarié. Tout les asservies qu'on est. Les anciens prolo que t'as éteins que t'as rendu moyen. On va tout reprendre. Les moulures et ta bagnole on va s'en servir comme bélier pour entrer chez toi. Chez toi ça se confond avec la banque. On fait la différence nous. Devoir et liberté. On va tout niquer. La poésie concrète le piano brut tu connais. Sans pincette.

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Parfois il m'arrive d'écrire un mot. Puis de le regarder. De le regarder longtemps. De ne plus le reconnaître à force de le regarder. De me perdre dedans. De me perdre dans le mot. De ne faire que le regarder jusqu'à ce qu'il devienne une énigme, quelque chose d'étranger. Je regarde le mot que je viens d'écrire et ne le reconnais plus. Je me dis que c'est étrange toutes ces formes. Et qu'est ce que ça veut bien dire. Pourquoi cette boucle à côté de cette tige. J'essaye de le lire mais je n'y arrive plus. Il n'y a plus de logique ni de savoir. Je ne sais plus bien. J'essaye de séparer les lettres pour prononcer mais ne suis pas sur. Je donne à ma bouche la forme de la lettre. La forme du son fera la lettre. Le c n'est pas fermé comme le o. Il ne résonne pas pareil. Mais à la seconde tout disparaît. Je ne peux plus rien penser de cette chose devant mes yeux. Et ma courte constatation formelle s’effondre. Ni n'émettre hypothèse ou interprétation. Non. Je suis définitivement devant une combinaison qui ne va pas de soi. Le mot ne va pas de soi.
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il y a des morts et des enfants il y a des images devant mes yeux et je cherche une place je ne sais pas je ne sais plus grand chose quand je suis devant et je me demande où va ce qui suit ce n'est pas un film je comprend que ce n'est pas l'image d'un film je ne peux pas me détacher de mon détachement forcé je n'ai pas de place je n'ai pas d'importance devant je ne peux plus rien dire je ne peux pas bouger non plus personne ne bouge tout tombe de haut et écrase son pesant d'humanité je ne peux ni ne veux peindre car la pensée était antérieur les images étaient déjà là avant comme une angoisse qui venait et maintenant je ne peux décharger quoi que ce soit tout est là et tout disparaît dans l'impensable établie y a t-il encore quelques mots pour ces images je ne suis pas dans la réaction je ne peux réagir que de mon impuissance face à l'image je voudrais pourtant dire de tout arrêter j'ai moi même tout arrêté depuis un moment pour ne pas en rajouter je voudrais que l'on arrête le court normal des choses le normal que l'on a rendu sanglant et le penchant d'une partie pour l'humanité morte et cet enfant qui est assis au milieu de cadavres cet enfant vivant qui crie au milieu de tas de chaires devenues immobiles lourd sur le sol lourd c'est tout le cri muet de l'image qu'il y a devant et que je ne peux que regarder pendant que tout tombe et que les mirages nous frôlent.


On y arrive pas bien. Pourtant on fait ce qu'on peut. On se tord la bouche et les yeux pour ça. On fait tout ce qu'on peu. On, l'autre et moi. On me connaît un peu. On fait ça ensemble d'essayer. Du coups on se mélange. On se pousse la bouche vers le haut mais on y arrive pas bien. Pourtant on à bien choisi. Par exemple, de ne pas lire ce livre. On c'est dit que lire ce livre ça nous aurait enlevé plus qu'autre chose. Ça nous aurait enlevé plus qu'à quiconque. Autre chose ce serait passé qu'un livre en plus. Ça aurait donné un livre en moins. Comme une ablation. Ou un empêchement de plus. Ça nous aurait enlevé. Ça nous aurait arrêter. On veut pas se faire arrêter. On arrête pas nous. On essaye. On y arrive pas bien. On se tiens on se retient dans ses moments là. Faudrait pas. Faux pas. De rebondir après. On à que ça finalement. Et encore c'est pas forcé. On ne peut se forcer. On ne peut pas se leurrer tout le temps non plus. Se leurrer de plus en plus. Jusqu'à faire semblant. C'est comme ça. On sait pas pourquoi mais y a un truc dans le semblant. Quelque chose d'autre qui y ressemble. On dit qu'il y a autre chose. Ou qu'on ne rigole pas au même endroit. Le pire c'est que c'est drôle. On dit que c'est le pire. Qu'on va de mal en pire sur la route du rire. On se marre bien. Puis on bifurque. On choppe un croisement. On y croit plus trop. Le rire devient dure. Pour faire semblant. Pour se cacher. On se planque derrière une bonne poilante qui part comme elle arrive. Tout ça pour autre chose. On se marre comme une brûlure. On sait plus trop ce qu'il faut faire. Si on se rigole à nous même. Si on se rigole de loin et en travers de nous même. Si on rigole pour soigner la brûlure. Ou si c'est l'inverse. Pourquoi ça se marre plus. Ça devient plus drôle. Tout devient tragique. On l'a pas senti venir. On l'a pas vu passer non plus. Le rire se dérober de nous. On sait plus à quel âge c'est pas revenu. On se retrouve comme planté là comme un piquet. On se répète qu'on ne sait pas d'où ça vient. Qu'il y a autre chose. Mais tout se désole. La montagne devient désolante. L'herbe devient désolante. Les hauteurs sont désolantes. Les arbres n'ont plus aucun sens. Les trous entre les montagnes sont désolants. Je me retrouve d'une complète désolation. Même à l'écart. Je suis désolé, sans origine tangible. Le fauteuil devant moi me parait triste. Et je ne sais comment consoler tout ce qui m'entoure. Et je me demande si ce qui m'entoure ne devrait pas être là pour me consoler. Mais c'est la même absence et le même recule de tout sur tout qui me coule dedans. Et tout autour fuit sans raison. Sans raison rien. On y arrive pas bien. À me retrouver. À ramasser tout ce que j'éparpille. À me recomposer. Puis le langage tenait son pesant de boule, ça commençait. La chose commençait à tourner, ça allait bien. Ça faisait aller. On était dans le creux de la voix, sa partie de silence. Et on s'est fait arrêter.

On l'a choisi de ne pas nous supprimer en nous en rajoutant.
C'est à dire qu'on essaye d'être au plus juste.
 
L'effondrement comme le mot c'est ce qu'il reste. Il aimerait se détacher de l'actualité un peu, il veut se détacher de ce qui le sépare de lui même. Plus les jours passent plus les jours s'entassent. Il dit qu'il n'est pas actuel. Rien ne passe en définitive. En rentrant il a fait un croche pied à la serveuse, défoncé la caisse sans lui prendre un centime. Il s'est changé. L’effondrement c'est ce qu'il restait. C'est impossible à relier. Il n'y a plus de nom propre. Juste tout l'impropre de sa personnes. Personne qu'il recherche encore. Elle s'est affalé dans la rue puis c'est endormis. Il n'y a plus de lieu propice. Tout est suggéré comme le manque. La violence ce n'était pas tant le marteau mais une vitrine faite d'avantages. Les fidèles rejoignent leurs lieu de culte à heures fixes, on pointe, on rejoint son poste, jusqu'à la pause. Dans l'espoir et l'attente de quelque chose dont je suis et resterai privé. Je n'ai jamais vu midi à ma porte. Sur les phalange de son poing sont encrés les quatre jours de la semaine. Il hésite à se sentir présent tant tout ce qu'il croise lui semble déjà vécu. Il n'y a pas de court normal des choses. Dans la boite il pioche sait qu'il va perdre mais il pioche car on le force on le force à perdre ce qui pour chacun est déjà une petite victoire. La répétition c'est aussi la nostalgie. Le souvenir de ce qui a été dit, la jouissance d'un possible oubli provoqué. Il écoute le visage muet qui remonte à la surface de l'eau noire. Le mot ne fini pas de s'achever. La vie rend mort. Il voit dans le miroir son visage changer en dix autres il regarde la fenêtre son corps bat trop vite il ne peut plus supporter le temps. C'est peut être le vent d'ouest qui emporta l'oreille du peintre roux. Nous nous sommes enorgueilli des plaisirs de ce monde, nous nous sommes rie de son sommeil, nous avons cassé le verre que l'homme vole au sable, nous avons bu, nous nous sommes rendu fou, nous nous sommes embrassé, nous nous sommes déchiré, nous avons puisé le feu pour les années à venir, désormais nous sommes libre. Tout semble humide, les mains comme l'eau sèche, la tapisserie bouge, le sol est incertain, au troisième étage, les pieds bien dans l'eau. Il y a le renard croisé sur la route de Tarnac, élancé, fuyant, puis attentif. Comme proche. Le mot la chute. Jamais le bon. On me dit qu'il y a la nécessite. Et sinon quoi. J'ai ôté au silence quelques défaites, déjà déçu le mot parti, recouvert, le temps passé. Mais rien n'est fini. Je veux boire. Fragmenter. 

Je me terne gris nue je noie me je ne dis peut ne je dedans sombre ou rassurant si je n'entrave en trou je tout de mon corps de se trop je court en bourre le je c'est n'est pas dit ni écrit je terre facile de côté je tourne autour longe je éloigne m'est autre et lu je contre lui critique cris je en cru reculé je coulant dispersé je pire l'air sourd joute je quand chute est là bout au bout à vu de je nez cherche chacun son fou perd je retrouvé seins dans poche à je trou voix cave cul toit croule je fuit l'eau passe fait tas bloque je trempe son frais coule jette dru mains je creusent flotte place pied je l'ombre cherche je ou autre je dans pareil comme ceux je seul sont ils roulent rue ou pissent penche je pense la tombe mot je lutte dors lourd je de boue non assis non pas certain je ploie pu me dire non si tête est le nom je tente et tonne gamme ton haut je terre ferme et clôt chose je faite noire assigne brute je brouille colle tourne tire je grue tranche porte pli coupe je suite me tire écrase ou encore tue

n'ai pas de moto, n'avance pas bien vite, ou ai un vélo, n'ai pas de voiture, n'est pas une voiture
 
truc aux dents , chaise en plomb, balles masquées, course poursuite, mise à pied, fête en l'air, tête au pied, chemin d'fer, voix d’accès, avion cuit, rhétorique, bombardier, nuit toujours, huile de coude, gants doublés, tourne vis, sac de terre, vase de verre, trois crochets, coton tige, suspecté, pomme de terre, tout l'quartier, tout fermé, bouée en brique, vitre sable, fruits en eau, rire médiocre, pain mouillé, vitre en sac, tête en mur, poing serré, chute des yeux, vue en moins, trip au bide, autour grand, vers pieds prose, c'est tout dis, mot de mer, de de coule, et la tête, et la tête, geste gros, micro reste, matelas boue, moleton blanc, grotte de nez, tête de cave, tronche de cake, face de bite, manche à vie, clou de pince, bois de chauffe, autoroute, néon arbre, en dérive, ablation, sabotage, rage à trou,
Venise à sec, valise suspect, colis piégé, avenir radieux, tous irradiés, mange le gravier, avale à mort, enclenche à fond, tire le levier, allume le truc, referme après, renfroque moi ça, le mot retour, à faire des ronds, des tours de tout, des spin entiers, métal au bout, matière manège, ça tout ça tout, essore salade, toupie partout, ça tou ça tou, c'est comme les roues, tambour hublot, et vrrrou et vrrrrou, ça rôde ça roule, blocage blocage, ça court toujours, ça file en biais, deux feuilles bédo,
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«  je ressassais, hargneux, chemin faisant sous une pluie tiède trahie par des courants d'air d'une autre saison. Un mois d'août tourmenté. L'après-midi touchait à sa fin, la mauvaise heure pour moi. Quand le ciel hésite entre chien et loup, les larmes me montent à la tête, comme les bébés. ... »

« Je me contente du superflu. Le nihilisme romantique de mes vingt ans a viré au minéral. Il n'y a pas de guérison possible, et surtout, je n'en veux pas. J'avance en rond, les poings dans mes rêves crevés. Je vais. Que d'amours splendides j'ai noyées. »

«  La mélancolie un peu acide de ceux qui ont soldé leur enfance, et qui ne peuvent même pas hurler au voleur. »
Patrick Mosconi, La nuit apache, 1996

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Je pourrais augmenter les yeux. Fermer le volume. Détailler. Le bruit de la cale du bateau. Le grincement des guitares :pneu sur l'asphalte inondée. Le long bourdonnement de la bombarde. Ou l'horizon, les voix, le chant, le décors, l'homme, lacunaire. Augmenter d'avantage pour occulter. Cette part de silence dedans. La pointe aiguë aiguisant la taillante, profonde et haute à la fois. Où l'on ne sait plus trop si c'est l'impact des marteaux sur le bois ou la fumé de Kétama qui fait trembler. Coupure par le froid. COMME COIL COMME . Quand on ne peut même pas crier au vole j'ai lu. Aussi la neige noire chaque soir j'ai lu. Danse. Incantation. Et deux minutes deviennent une heure. Le son du vent rebondi. Sans doute à cause de ses plis. Laisse passer le frottée des cheveux secs sur la caisse claire. Un brin soufflet. Un poile tordue la voix. Se noie. Facile. Déambule. Devient rue trouble vibrante. Mollesse du vivant. Poutres tournantes. Et la tristesse le regret d'un vent bedonnant ce vieux truc soufflant. Ce truc à peine. Je pourrais prendre une feuille et dessiner. Me retrancher dans le noir. Me courber au dessus du trait. Rater volontiers. Affronter un autre vide dans lequel on aime cheminer. Triple Sun. Rien à dire. On regarde le temps qui est passé pour voir ce qu'il reste. Un œil défiant l'autre. Tout ça avec le sourire. And y and y and y. Une tonne au dessus de l’encéphale menaçante. Tu entends courir. Puis le ralenti. Pièce vide. Lit de bois. Feu mort. On écrit bien soigneusement. Tout ce qui tourne. Nous gouverne. Autour. Un présent sans cesse renouvelé. Tasse de truc. Chaise aux pieds. Long cri guttural cordes en do. Et l’armoire on y peut rien. Laisser ne rien ne passer. Désolé les rues. Et la tige qu'on frotte. Synthétique. Conductrice. À impulsion. Je n'ai pas peur. Je me coupe. Dehors, la femme aux chiens. On nous a demandé de choisir. Nos étoiles ne filent que le jour. 
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On essaye d'être là au jour. Essayer d'être un peu là quand même. On n'a pas fait exprès. On a pas fait express non plus. Il y a la chanson qui passe. Et le feu qui s’éteint. On baille discrètement. On écrit peu. Essayer un peu. Les onze coups sonnent. On remet tout à zéro comme ça. On fait pas trop. C'est pas trop ça. Vous y tenez trop. On ne tiens pas. On peut même s'arrêter là.


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Le 9 novembre 2014 :
La Vie Manifeste publie des extraits de mon dernier texte L’anthropologie des jours.Je suis ravis de partager cela et de me retrouver en bonne compagnie :

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INFOS revue/éditions PLI
-Le numéro 3 de la revue sera conçu ce mois de novembre, nous espérons sa publication en décembre. à suivre.
-Nous éditons notre premier livre à compte d'auteur, (éditions PLI cellule ILP).
Il s'agit du recueil de Stephane Chavaz "J'en voudrais terriblement à la vie de ne pas passer plein pot par moi". 83 pages, couverture 300g, papier120g, tirage limités à 50exemplaires numérotés. Parution imminente !

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Puis de grands remerciements à Stephane Chavaz pour son important soutien, à Charles Pennequin, José Lesueur, Jean-Marie Gleize et la Cellule Max Stirner, au CIPM et CCP, La Vie Manifeste, Alexis Judic, à tous ceux qui contribuent à la fragile revue PLI, à tout ceux qui soutiennent la revue par leurs abonnement et leurs lectures attentives. Merci. 

4 novembre 2014

Sans titre (essais/synthèses)





Sans titre (essais/synthèses) - 2014
trois dessins à l'encre noire avec une plume en métal
sur un papier Arches de format 24x32cm

présentés à l'exposition "premier coup d'œil "
centre d'art Le Pompidou, France, nov.2014


 

Pour La Seiche


 








 




La Seiche, numéro 6.
Quelques images.

J'ai fait la maquette de cet ouvrage,
couvertures et mise en page.
Plutôt heureux de vous présenter ce travail, 
et le travail de Marius et Amina.
Merci à eux.


pour suivre :

vous pouvez commander le livre,
parution octobre 2014
avec Edith Azam, Julien Blaine, Victor Blanc, 
Amina Damerdji,  Franck Delorieux, Christophe Esnault, 
 Lionel Jung-Allégret, Marius Loris, 
Charles Pennequin et Gilles Sacksick. 

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16 octobre 2014

Tôle + Sonitus perterget, silentium malleis + L'œil



( Prochaines dates )



- Festival Tôle-
le 24 25 26 octobre 2014
Théâtre de l'écluse, Le Mans
en cherchant un peu vous trouverez



-Sonitus perterget, silentium malleis-
 exposition du 28 octobre au 11 novembre 2014
Ateliers 1000 feuilles, Nantes
http://www.millefeuillesdecp.com/Actualite.html


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- Premier coup d'œil-
Exposition du 19 oct. au 2 nov. 2014
Maison Truel (en face du temple), 48110 Le Pompidou
Contact : 04.66.44.77.20 – centredartloeil@gmail.com


7 octobre 2014

palettes respectables et receptacles reflectifs










 
les sept dernières palettes soit respectivement :
010,011,012,013,014,015,016

encre noire sur papier
15x21cm rainées, Vergé 210g pour chaque
 
en cours

07102014



recouverte ou recouvrant la nuit
et l'envers et l'endroit
UN NU



30 septembre 2014

30092014 - ceci n'est pas un urinoir




Crash normal, photographie, 2014

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on donne toujours un peu de soi 
au temps qui passe


20 septembre 2014

Le chemin est long





Sans titre, 2014
encre et plume sur toile, 180cmx120cm


Je ne sais pas encore si je m'arrête là ou si je poursuis
Une photographie pour arrêter le travail, un peu.
 Cette toile devrait être exposée à Nantes début novembre.
Les informations viendrons en temps voulu.

à bientôt



19 septembre 2014

Anthropologie des jours



-Voila bien longtemps que je n'ai pas publié mes textes sur cette page. Je publie le travail en cours sur le site Armée noire de Charles Pennequin. Mais parfois c'est un peu de chemin. Alors aujourd'hui quelques extraits, dont certains prennent part à l’Anthropologie des jours . Le titre n'est pas définitif et les textes ne sont pas corrigés. Nous sommes en septembre, année quatorze, siècle vingt et un, j'ai vingt ans plus six autres. 


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Tout croise. Se croisant le faire. Se croyant dedans. Autour de force à ne dire mot. Au tour de qui. C'est à qui maintenant. Le mot falaise. Celui qui choix plus qu'un autre. Le bien tombé. Celui qui l'a. Sisyphe. Le bien portant. Vers quoi il pousse. Son tas de mots. Sa tourmente acceptable. Rebond prévisible, on ne sait jamais. Sa pâte de poids. Sa matière de sens. Grise. Tout ça tout choie. On nous donne le choir. Et les mots se chourent. Se font la malle. S'emballent se mâchent se méprennent. Grise. Se fondent. On se demande à tour de rôle. À tour de bras. On se met mot au murmurant que tout choie dans l'entourmement. Le mot en rôle plus d'un. Et ça se refile vite. Le mot entre. Se défile. Sans attendre la corde raide. Sans jeu. Gravite grimpe grince grouille grabuge gras comme en gros, mot-montante, inversé du dépassement. L'entourmenté gis entre des lignes silencieuses. Profile sa marche boiteuse, arythmique. J'aime le mot lacune. Il n'y a pas assez de mots. Dans la profusion comme dans le manque. La parole est terrifiante. 

( les points de fuites peuvent. Et la matière assemble. Chaque phrase est passée, dans en ensemble confus. Au dehors, quelques arbres, d'autres horizons. La lumière du jour, électrique, nucléon. Fuite, non. Archers, en ligne, contournent. )

Je cherche à me souvenir des mots d'hier, tous ceux que je n'ai pas pu prendre, noter, mettre à l’écart, bien au chaud, ceux que je n'ai pas pu retenir. Je me rappel la nuit, un trajet de nuit, ces trajets de nuit, où les arbres sont blancs et le reste un jeu d'ombres, éclairé par les lumières artificiels des hommes, quand chaque lieu devient scène et l'herbe d'un vert presque plastique. Seuls les images restent où l'on est sur que rien ne tienne. Et l'inquiétante étrangeté devant laquelle on passe, regard fixe, ni plus, ni moins. On se dit que la répétition n'est pas un but, ni méthode, ni fin en soit, que le ressac est celui de la langue, celle qui vient s'échouer dans l'irrégulier que nous sommes, celle que l'on cherche, encore. Quand à la faute, on aimerait bien penser qu'elle passe, qu'elle n'est pas notre, qu'elle était là déjà, ou la leurs. Mais il faut tout prendre, tout embrasser, tout retenir, devenir faute si il faut, créer des lacunes. Je cherche à retrouver la langue de la nuit dernière mais il y a le vide. Tout est clair alors, l'écriture est un manque à combler par l'écriture, mais on est pas sur d'avoir été compris. Que résiste t-il ? Et si chaque échange est vain, pas tous, oui. C'est le trajet qui tiens. Une route nocturne, grandes lignes blanches sur la droite, petites lignes blanches sur la gauches, plus nombreuses. La rythmique de notre siècle, partition et le sommeil à porter, en bande d'arrêt, d'urgence.  

Une femme à lu un texte sur les fleurs. Un ressac sur les fleurs. Je porte des fleurs. Je porte des fleurs en collier. Je ne sais pas de qui est ce texte. J'ai pensé à Charles ou Christophe. La lecture était plate comme je les aimes. Une lecture plate et involontairement plate. C'est à dire sans rien d'autre que la voix qui porte les mots. Une voix sans intention. Une voix qui ne sait pas ce qu'elle lit. C'est comme cela que je lis. Sans intention. Je li en essayant de comprendre mais le son de ma voix empêche le sens de la phrase. Alors je li sans plus. Il faut lire sans plus. Et j'ai entendu lire sans plus les fleurs portés au coups. Et je me suis senti peu de chose. Dehors brûlait un four en papier. En papier, de grille et de bois. Un four, en papier de grille et de bois brûlait. 

Mon œil est celui de la porte, fixe, le jaune, la teinte, le gros. Je lourd. Et lent. Je calme. Car lourd. Je pèse. Creusant. Sillonne, sans regarder. Je suis. Trace. Je ligne. Sur le chemin de mes propres pas. Je défais ma trace. Je repousse. Le souffle chaud est celui que je traîne. Gravement. Et détaché. Un hiver sec et pâle me couvre. Estompe mes sillons. Étouffe le bruit de mes fers dans la terre. Mon pas lent est invariable. Je ne parle pas. À la mesure des saisons. Je tire. Je terre. Je tisse. Chaque boucle est une pause. Le retour à la ligne. L'inverse du sens. Mon semblable frêle ramasse, cueille. Il se plie, petit. Courbe sous la branche, fait des tas. Poursuit. Nous croisons les mêmes habitudes. Amasse. Et la rythmique des champs. Perpétuel, condition, mouvements, saisons. Rien de clair, hors mis la boucle. Nous tournons dans le temps nous retournons la terre. Nous nous mêlons au monde comme à la chaîne. 

Je fais des allers et retours. Je ne suis pas la nature. Je ne peux pas la suivre. Je suis allergique à la nature. Je est un prétexte. Je fais des tours. Je tourne. Je ne suis pas naturel. Mon comportement est perturbé. Je tourne autour. Je fais des boucle. Je bouche. Je boucle. Je reviens. Je fais ce geste perpétuel. Je ne suis pas nature. Mon corps est contre nature. Je me vide. La nature me rend malade. Entre la graphie et le verbe j'incante. Je fais des ronds. Des rotations. Je vais sans fin. Comme le temps. Je reviens. Je creuse, sillonne. Un geste perpétuel. Un langage. La nature me repousse. Tout ce qui se développe m'écrase. La nature est mon inconfort. Je suis dans l'insupport. J'éternue. Je me vide. Je me vide de l'air je me vide de l'eau par les naseaux je me noie. Il n'y a rien de naturel à se noyer de l'intérieur. La nature m'empêche de sentir. Quand j'aspire j'expire. Je ne peux rien prendre de la nature. Je ne peux que rendre à la nature. Me rendre à elle. Si je sort je m'enferme. Elle m'étouffe. Je l'envie. Elle me vente. Je m'assèche. La nature me gratte. L'air épais et lourd, l'air granuleux me gratte. L'eau me brûle elle me plaques. L'eau est ce corps incandescent en moi. Je voudrais m'éteindre. Mon corps et la nature ne font pas bon ménage. Je me tiens à distance. Je suis à distance de la nature. Mon corps fait chambre à part. La nature partout me gratte. M'irrite. Je peux émettre et recevoir mon propre poison. Je ne suis pas étanche. Je fais des boucles dans le temps et dans l'espace. J'oublie le corps impossible. Je ne m'arrête pas. Je porte en moi un lieu à risque. Je supporte. Je boustrophe en un sens je lasse puis dans l'autre. Je vais, je viens. Comme un chant. Je renifle, respire, fragmente. Vivre ça ne va pas de soit. Je porte le courant dedans. Je suis contre-nature.

Je suis une rumeur au monde. On se lève le matin pars que rien n'y fait et que la nuit ne promet rien. On a le visage chaud et tout gonflé, blanc. On enfile un truc et on file dehors. Dehors le visage chaud est caressé par l'air froid. Mes pas projettent sur moi l'air froid du matin. Il n'y a pas d'orangers. C'est dix euros les deux kilos. Automatiquement. Le sac plastique coûte trois centimes. On ne prend pas de sac, finalement. On aimerait bien tout casser en partant. Tout caresser. On y pense. C'est pour faire du jus. Portes, automatiques. On se dis que le monde va. On traverse les gens pressés. On pense aux oranges. On marche sur la route. On est à la route. On marche sur le monde qui nous écrase. On se dit qu'il y a un problème. On se demande. Je suis une rumeur au monde. Le matin il n'y a pas de champ. Je suis allergique aux fleurs. La nature ne m'aime pas. On a pas peur de la mort. Pas celle là. Le matin on se rendors. On éprouve l'ennuie dans le rêve. On se sent seul. Je suis une rumeur au monde. On ne comprend pas. On cherche une bonne raison de se camoufler. De justifier sa position. Dès le réveil on nous empêche de mourir. Dès que le jour vient on n'y manque pas. On peut disparaître. On se réveil. On sort. On file. On rentre. Et la journée peut bien passer. Faire ce qu'elle sait faire. On ce n'est pas nous, dis-je. C'est sûrement un moi caché entre elle et lui. Quelque chose qui me pousse à dire. On pousse tout pour dire. Il faut bien balayer, déblayer tout ça pour dire. Un tas de crasse qu'on balaye comme pour respirer. Respirer que l'écriture ne parle pas d'elle. S'asseoir. Affirmer qu'on est assis. À l'intérieur du tas de crasse qu'on est de la veille. On a froid dedans. C'est la fatigue. Je ne pense pas le commun car je ne pense pas à moi. Je pense au commun comme je suis aux pluriels. Et qui sait lire. Quel accord entre nous. Quelle entente. On a beau dire. Le débat est tronqué. Le débat n'existe pas. Tout ne parle que de soit. Et on pense l'autre comme le filet d'orange à dix euros. On pense le sac à porter. On pense la route à laisser. On pense la fleur à donner. On pense que la parole c'est eux. On est blessé au fond. Je suis une rumeur au monde.

L'histoire du silence publique est ce qui a lieu. Dans un fracas général la parole est libérée. Publiquement on porte le silence. Nous sommes l'absence publique. Nous sommes l'histoire du silence. Publique est cette chose froide et silencieuse. On revient dessus. On repasse. Une somme de suspends en cours est cette longue histoire de l'humanité silencieuse. Courbé, tenu au silence publique. Nous sommes l'histoire absente de l'humanité. Nous rendons l'histoire de main en main. Nous sommes le passage. L'humanité passagère effacé publiquement. Nous portons l'histoire silencieuse de l'humanité. 

Dixième jour : Le langage on boit. On boit pour retrouver sa langue. Une langue erroné. Je bois toute les langues. Je suis assoiffé sec comme un muet. Pour libérer je m'enferme. Je m'enferme dans une bouteille pour libérer la langue qui est en moi. Je rentre ma langue dans l'eau. Je me bois tout entier je me noie. Je choisis d'aimer ça c'est à dire que je cherche à me noyer. Dans la langue j'ai trouvé noyade. La parole coule. Les mots dans un vers. Tout au fond. Jusqu'au prochain. Je bois jusqu'au presque dernier. Je liquide jusqu'à l'avant fin. Une tourné de plus et c'est le point. La langue qui tire vers l'intérieur. La langue qui rentre. La langue qui rentre et fait sortir. De l'’excès de langage au rejet.

Onzième jour : Ça vient. Il faut que ça vienne. On va dans un coin. On fait venir. On est à deux doigts d'y mettre du siens. On est à deux doigts de se nouer. On fait venir. Il faut que ça sorte. On est dans un coin. Pas vraiment planqué. Le coin de tous. Le coin publique. Le petit coin. Celui qu'on passe. Par lequel on à besoin. Au fond tout remonte. Tout reviens. Les heures passées ressortent. Prendre la tasse à l'envers. Ce faire sortir tout dedans. On est à deux doigts de la chute. On y est presque. Enfin. Ça y est. On a tout rendu. Rendu l'autre et sa bêtise. Rendu l'âme et ses souvenirs. Son invention. On à redonné au coin dans le fond tout ce que l'autre mérite. On à rendu le mérite. On à passé la main. Plus besoin de main. On a des idées. On ne récupère plus. On refuse. On recule. On affirme. On est debout. Prêt.


Dans le tout petit salon de sa nuit il se lève et prend son tout petit déjeuné. Il repense à la nuit qui n'est pas si loin il se dit que la nuit hélas n'existe plus. Il se demande d'où ça vient le matin d'où ça sort tout ça il se tiens là. Il choisi d'être triste ce matin. Dans son tout petit fort intérieur il est assis il s'assoie à l'intérieur de lui pour essayer d'y trouver les restes de sa nuit. Ce n'est pas le sommeil qui se poursuit ce matin c'est bien sa toute petite tasse devant lui qui fait dire que ce n'est pas le sommeil qui manque qu'il se dit. Mais quelque chose ne va pas quelque chose est resté de la nuit la nuit n'est pas passé pas tout à fait. Ce matin c'est décidé il laisse tout tomber de la tasse et du petit tout qui fait corps en lui. Chaque chose en son temps se dit il mais lui n'en n'a plus. Il n'a plus le temps de voir le jour pas l'envie ni la tasse ni la nuit. Quelque chose est resté. Ce matin il a décidé de boire sa tasse sans y penser. De ne pas y aller. De boire la tasse. C'est un tout petit jour qui se lève sans lui. Un gris sans raison, la nuit n'est pas si loin.

Elle exhorte sans savoir le mot elle – C'est la révolte la vrai la révolte des droits la révolte au bout des doigts le voltage et le plasma c'est – Elle assure qu'elle est entité elle assure qu'elle non n'est pas image comme – Mais le mot c'est rattrape et on oublie le sujet devant le tu et tout ce qui suit – Elle s'insurge contre elle – elle se suit 

Septième jour : On se lève, on change ce qui déborde, on fait chauffer l'eau, on se penche. Retour sur le plan horizontal, faire tourner, rassembler, donner cycle, donner suite, noircir, tourner, faire tourner, rotation longue, poursuite rotation, dessiner la matière, vers l'opaque.

Il assure qu'il ne sait pas. Convaincu du peu. Chaque silence est séparé. Il dit qu'il doit poursuivre. Comprendre ce qui fuit. Les voitures se succèdent, comme seul paysage, des voitures et les moteurs dedans qu'on imagine prendre feu. Il faut brancher ça dans ça et ensuite seulement ça va marcher. Ce sont des civilisations qui bâtissent un monde ou l'enfermement est rassurant. En faisant un petit jeu de la main, il mimait un levier qu'il tournait et faisait simultanément lever son majeur. Un signe sans doute. Le regard n'était pas celui de l'indifférence, plutôt celui de la fougue, elle laissa glisser sa main sur son bas ventre, il frissonna, elle le démis de tout apparat, avant de le dévorer. Quoi d'autre que du linge sale et quelques babioles à peine bradées, la littérature mon pote, je ne sais pas ce que c'est, et la poésie mon pote, c'est une résistance. Le chemin était long et périlleux, un sac d'une vingtaine de kilos sur le dos, pendant trois heures, à quelques centaines de mètres au dessus des routes, regarder plus bas c'était tomber, avancer, ne pas s'arrêter, suivre la mécanique de la marche, des jambes désormais détachées de toute information nerveuse. Faire de l'art brut une culture c'est se foutre de l'art brut, c'est être bonimenteur, représentant, c'est faire comme, c'est me provoquer. Au bord du lac, de la vase, des algues, quelques objets flottants. Il collectionnait les bouteilles vides, au cas ou un jour il devrait les remplir d'essence.

Huitième jour : Corps lourd. On a mal.

Un vélo retrouvé dans le fond du lac. Il n'avait rien à raconter, restait là, silencieux, regardant le mur, un mur simple, sans plus, rien d'apparent, pas de fissure, ni petites accroches, seule particularité, sa triste neutralité, il restait là, bouche fermé, il se demandait si il fallait écrire encore, ou faire image, tracer, courbes, l'image ou le mot, la musique ou le langage, le déchirement. Plus Stéphanie s’approchait de l'arbre plus l'arbre reculait. Il demandait à tous de noter la formule suivante. Sur les pas de ces ancêtres, c'est à dire dans la boue, avec la tête surtout. Elles attendaient le bus, devaient avoir seize ans, elles en faisaient trente, grises, camouflées ou presque, par une graisse de poisson criarde, coulante, comme tout ce qui dépassait, elles subissaient la gravité, là, au milieu de la zone industrielle, un bus qui ne passera pas, la gravité de leurs temps. Il n'y a pas de ciel ici, mais une bâche grise, uniforme, monochrome, pas de vent, et l'impression d'étouffer. Étouffer d'une température moyenne dans une ville moyenne, ni trop ni pas assez, jamais ce qu'il faut, c'est ce qu'elle dit, elle dit aussi que rien ne va. On se demande ce qui ne tourne pas rond. Tout autour part en couille. Une population qui se méprise, qui perd son langage, la vulgarité qui gouverne, les grosses bagnoles qui se multiplient, une pauvreté qui se normalise, diffuse, comme les relents de haine et de mépris, des visages effrayants. Cinq pintes, un grand verre de Mescal, une quinzaine de cigarettes, un lendemain sec, pas l'ombre d'un doute, l'assurance de l'ivresse, un débit fatiguant. Elle prétendait tenir entre ses mains la preuve d'une suite logique, une somme de conséquences à durées déterminées, déterminantes. Il s'était employé à la destruction de se monde, on le disait travailleur indépendant. L'ours et l'oie continuèrent le chemin ensemble en se donnant la main. Mais ce n'est pas tout s'écria t-il, j'ai pu noter : onze heure, café, détour vers pont de sève, disparition puis réapparition seize heure, retour.

Neuvième jour : on oublie, on se remet. Ça repart, comme hier. On y peut rien.

Le sixième jour : sera le plus long, le plus lent. Un grand silence celui du vide. Du rejet. Celui de l'absence et de l'abstention, celui de la disparition. Le jour du retour, le trop, le déjà vu, le prévenu. On continuera à décrire ce qu'on ne voit pas, la poursuite du temps qui nous échappe, on y peut rien, on continuera, de dire qu'on n'y peut rien. L'alarme retenti dans toute la ville, c'est le premier mercredi du mois. Absent, abscons , absous, absolut trou.

Quinzième jour : Nous sommes tous à porté de rire, dans le vomis d'autrui. Nous avons les gueules tordues, des vêtements sales, nous nous mordons les dents. Nous sommes à porté de tire. La chaire. Il dit pouvoir foutre en l'air ce qui ce dit. Tout défoncer le mot. Mettre le mot en trou. Puis en faire tout un tas. Un tas de trous pour ainsi dire. C'est ce qu'il se répète de jour en nuit. Dans son manque. Qu'il faut qu'on se tire. Et qu'on se le dise.


Que remplacera – et les longues vagues amers, virgule. - le sentiment du bruit. -
De vastes étendu sombres – en attentes, l'avant verre. Fin
Plates droites propres les voies – Ne suis pas maître ni maîtrisible
La poésie à choix la poésie à choir et ses concours de contours -
Gagnants ou perdants tous – à la scénette – bourdon : je suis chuchot l'oublie
Que oui la langue fait voix jusqu'aux yeux et le truc en l'air sur – mime
Mais le sens non du décors et le là tout fait tout et cetera tourne
Sans concession – pas le, ni la, - Vivant le poing dedans haut , de résistance. Combat.



On entend encore le bruit de la toux. Un ciel gris poussière. Air huileux et collant. Vent solide. Une toux grasse et épaisse, à chaque effort c'est un organe qui se décroche. Nous sommes à porté de tous. Nous comptons les absents. On fait des tas. Nous avons les gueules. Un tas de trous. Porté par le rire d'autrui. Nous et le langage à porté. Celui qu'on dit. Qu'on chante en cœur. Jusqu'à la fin. On a le langage dans la main à porter et le fusil dans la bouche. On parle dans le trou de la distance. On parle le langage des trous. On vise la langue. On se déploie. Nous sommes dans la boue. La boue est en nous. Dans son manque. Nous nous engageons dans le trou comme dans l'avenir. Nous sommes à porté de la langue. On appuie. On s'épuise. On creuse. On va chercher. Rien n'y fait. On s'y est mis. On s'y est fait. On a tiré. On s'est démis. Démissionné. Nous y venons. On a plus rien. On nous as dit. On nous a. On nous a eu. On a bien rie. On est bien seuls. On s’éteint. On est bien. On a fait feu. On s'est étreint.


À vie. Je combattre. Me cogne. Aux possibles et droit dedans. Bastonne le quotidiens. Je combattre. Étouffe le jour qui vient. Qui cogne. Un gros coups de vie. Une branlé au reste. Je combattre. Latte la nuit qui passe. Rentre dedans. Cogne. Je combattre. Contre et pour les contres. Direct. À pas moyens. À poids des mots. Je combattre. Lourd. Deviens mouvant, cogne l'eau. Suis liquide. Mur. Je combattre. À vie.


À boue portante.


On est dans la boue. La boue est en nous. Nous sommes lourd écrasants, chargé de siècles. Force de trop s’estompe, nous avons l'envers. Nous broyons la lumière. On est ombré. Tout tombe et nous faisons face. La boue nous porte et nous la portons. Comme une mise en bouche étouffante. Nous avons ôté le fer des sillons. On collectionne le fer, on échange le fer, contre le fer. Nous ne voulons rien quitter. Au matin pourtant tout change. Et revient. Les soutes, les chaînes, les chiens, les chars. Comme dans l'image mais en bruit. Nous fardeaux. Nous en ligne. Nous en chiffre. On coincé. Nous l'histoire. On passé. Le temps déborde, en fuite la vie. Vous ignares vous séniles vous canins. Nous la boue puis plus rien. On est bœufs aux yeux loin. La poudre en bouche, à boue portante.


... La terre l'épuisait et il épuisait la terre. Ces constellations de cris mêlés. Ces nappes berçantes. Ce faux silence c'est la grâce qui plombe. Fulgurance, au matin c'est la glace qui tombe. Il avait ouvert la porte de l'autre monde . Celui où certains se perdent. Il avait ouvert la porte seul. Affronté ses cents visages changeants, son propre reflet moqué. Affronté l'image tournante de ses démons. Tout petit, témoin de son temps. Témoin de la chute possible des siècles. De l'écroulement des formes.
 


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