19 août 2012

-C’est pour les monstres.




 Le quotidien qui vient.

Le quotidien se répète, quotidiennement est reproduit. Chaque jour le quotidien revient. Se promène partout. (Se la colle sec et se la coule douce.) Le quotidien revient. La suite du quotidien c’est le quotidien. Tu vois défiler le temps à grande vitesse qui te dépasse et te roule dessus. Maintenant, il faut attendre les monstres. C’est pour les monstres tout ça. Toutes ces choses à la rue. Ces choses au dehors c’est pour les monstres. On attend que les monstres viennent nous les prendre. Peut être dire: tout ce qui m’épuise est un monstre. On pourrait le répéter. Ou écrire une thèse de cinq tomes sur la puissance du renoncement possible de la figure. Ou le retour de la figure. Un retour de figure, comme ça. Le quotidien sait se faire reproduire. On reproduit le quotidien, le quotidien se répète, logiquement le quotidien est répété, partout. Je pourrai me répéter au quotidien ou le reproduire. Voir même, le recopier. Dire le quotidien reproduit, avec toutes ses techniques de nostalgie, le quotidien me répète. Par exemple; -Le monsieur à côté de moi sent l’alcool, il lit le quotidien. Il le lit de haut en bas. À voix haute le quotidien produit ses surprises. L’événement au quotidien pour tous. L’avènement du retour à la veille, toujours différemment. Comment voulez vous qu’on y revienne, au quotidien, sans ses unes, ses grands scandales éphémères. Le lecteur attend des surprises quotidiennes tout les jours. C’est étonnant. On le répète: toujours. C’est surprenant. (-Le ventre est un conteneur tordu qui se fait traverser en permanence.) Comme passer comme ça du quotidien au monstres qui viennent chercher ce qu’on met en dehors. Tout les débris encombrants que les monstres viennent chercher. C’est les débris encombrants de l’autre. On repense au quotidien on peut crier à l’aide, nous, les sans mouchoirs. On peut demander de l’aide ou du débarra, se rassurer, chercher le réconfort dans l’esprit de la pensée en crise. Mais tout le calme a été perdu plus que dans une bouteille de mer. On cherche se coin calme impossible. Mais il y a toujours l’autre à côté pour se marrer bien haut. Il faudrait juste quitter tout ce bazar fatiguant. Les organes fatigants de la ville fatigué, tout ses contrôles à répétitions quotidiennes. Puis tout ce qui te tire dessus vers le bas. On pourrait mettre tout ça aux monstres. Seul à te débattre dans le magma dense des encombrements de l’autre. Ou dire à nouveau tout ce qui m’épuise est un monstre. Les monstres m’épuisent de tout ce fardeau lourd du quotidien. 

  en cours, pas corrigé, pas relu, pas refait-
 08-2012






7 août 2012

Le bruit du temps

« Je désire non pas parler de moi, mais épier le siècle, le bruit et la germination du temps. Ma mémoire est hostile à tout ce qui est personnel […]. Je le répète, ma mémoire est non pas d’amour mais d’hostilité, et elle travaille non à reproduire, mais à écarter le passé. Pour un intellectuel de médiocre origine, la mémoire est inutile, il lui suffit de parler des livres qu’il a lus, et sa biographie est faite. Là où, chez les générations heureuses, l’épopée parle en hexamètres et en chronique, chez moi se tient un signe de béance, et entre moi et le siècle gît un abîme, un fossé rempli du temps qui bruit, l’endroit réservé à la famille et aux archives domestiques. Que voulait dire ma famille ? Je ne sais. Elle était bègue de naissance et cependant, elle avait quelque chose à dire. Sur moi et sur beaucoup de mes contemporains pèse le bégaiement de la naissance. Nous avons appris non à parler, mais à balbutier, et ce n’est qu’en prêtant l’oreille au bruit croissant du siècle et une fois blanchis par l’écume de sa crête que nous avons acquis une langue. » 
Le bruit du temps, Ossip Mandelstam

5 août 2012

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à suivre...